mercredi, mars 06, 2013

pour des légumes à la place du gazon


 nous tous, vous avez certainement suivi les péripéties entourant la saga de ce couple de Drummondville qui a eu maile à partir avec les autorités municipales parce qu'ils ont fait un potager à l'avant de leur maison.

Heureusement comme on a pu le constater, ils se sont vite attiré la sympathie de la population, ce qui a joué en leur faveur.  À cela je dis Bravo mais aussi et surtout, emboîtons-leur le pas ! Car il faut mousser l'intérêt populaire pour inciter les administrations municipales à se pencher sur la question et amorcer une réflexion qui les amène à légiférer sur la chose.

Personnellement, ça fait belle lurette que je trouve insensé de gaspiller autant d'efforts et de ressources (temps et argent) pour faire pousser puis entretenir du gazon, une espèce végétale qui ne se mange pas et ne nous procure rien d'autre qu'un certain flatte-bedaine du genre "ma pelouse est plus belle que la tienne"! 

J'ai donc commencé, il y a quelques années, à réduire progressivement la portion gazonnée, tant en façade et sur le côté qu'à l'arrière de la maison, en y aménageant de petits ilôts d'arbustres et de fleurs parmi lesquels j'intercalle quelques légumes et je fais la même chose avec les plate-bandes qui prennent de plus en plus d'importance à mesure que j'en modifie le rôle. Résultat, il y a des plants de poivron, de tomates ou de fèves qui côtoient les hémérocalles, géraniums et hostas. Croyez-moi, ça fait joli !

C'est mon potager fleuri ! Et sachez que cela passe pratiquemnet inaperçu. Il faut vraiment que les passants soient observateurs pour déceler que dans les mini-massif floraux, il n'y a pas que les fleurs qui donnent des couleurs mais aussi les poivrons jaunes, les tomates cerise et les aubergines mauves !

Mon objectif n'est évidemment pas d'atteindre l'autarcie alimentaire, quoique vous devriez voir la quantité de tomates de différentes sortes que nous donnent les 5 à 6 plants répartis ici et là, (2 en avant, 1 sur le côté et 3 en arrière, près de la piscine). Mais notre objectif premier, c'est d'abord et avant tout pour nous faire plaisir qu'on le fait. 

Ça commence par le plaisir de planter au printemps, ensuite de les voir pousser et apparaître les fleurs en juin qui feront ensuite place aux fruits ou légumes selon le cas. À partir de juillet mais surtout en août, c'est la jouissance d'aller casser une poignée de fèves vertes et jaunes, de les cuire puis les savourer, chaudes, avec du beurre... Ou alors d'aller cueillir une tomate, la trancher, sel et poivre, puis… miam, miam !

Bien sûr, quand je parle de cela avec les gens, leur première réaction est à l'effet qu'ils n'ont absolument pas le temps de s'occuper de cela. Mais certains deviennent songeur quand on leur fait réaliser qu'ils en font autant pour les fleurs et leur pelouse de toute façon.

À ceux qui s'attardent à l'argument économique, ils diront avec raison que le jeu n'en vaut pas la chandelle puisque le moment de la récolte coïncide avec la période ou ces produits de la ferme sont le moins chers en magasin. C'est tout à fait vrai. Mais le plaisir de savourer une tomate ou un concombre que vous avez fait grossir grâce à vos soins, et que vous allez chercher vous-mêmes sur le plant, cela mes amis, ça n'a pas de prix.

D'autant plus que vous êtes certain qu'il n'y a pas eu d'engrais chimiques ni d'insecticides qui ont été utilisés pour stimuler sa croissance. Ça non plus, cela n'a pas de prix. Et comment décrire le plaisir d'initier nos petits enfants aux processus de la nature, de voir leurs yeux s'écarquiller devant des talles de petites tomates cerises.

Il y a là dedans un mélange de fierté et je dirais d'émotion, oui d'émotion, de sentir qu'on se rapproche un peu des processus de vie, de la chaîne alimentaire, etc. Également parce que cela nous amène à être plus attentif aux variations de température (période de pluie ou d'ensoleillement, de sécheresse, etc) donc nous incite à porter plus attention aux variations du milieu dans lequel on vit de plus en plus artificiellement. 

Quand on aborde ce sujet avec les gens, leur premier réflèxe est très souvent de dire qu'ils ont trop d'ouvrage, qu'ils n'ont pas le temps de s'occuper de cela, etc. Ce n'est pas nécessairement exact car ce n'est pas tellement plus accaparant que d'entretenir une pelouse, des haies et des plate-bandes de fleurs car tout cela doit aussi être arrosé, entretenu, sarclé, taillé et émondé sans quoi on se retrouve vite avec un devant de porte en friche.

Il y a donc plusieurs cordes sensibles à faire vibrer pour amener les gens à souhaiter faire un tel virage mais il me semble qu'à l'approche du printemps, le timing serait bon d'autant plus que le sujet a fait les manchettes et qu'il serait facile de le relancer avec les moyens dont vous disposez.

Encore faut-il commencer par déterminer les paramètres de telles initiatives car il va de soi que personne ne souhaite se retrouver avec un voisin qui transforme sa devanture en champs de blé d'inde !

Mais il me paraît évident qu'un changement de perceptions serait souhaitable.

jeudi, juin 12, 2008

Le burnout de l'autruche

Selon les résultats d’une étude de Statistiques Canada, plus du quart des Québécois avouent avoir souffert d’un stress intense en 2005. Quelle surprenante révélation! Vraiment, cela méritait de faire la première page des journaux et de se retrouver dans les bulletins de nouvelles!

Qui aurait pu s’attendre à de telles révélations dans une société si évoluée, où tout le monde est au dessus de ses affaires, où personne n’est à court ni de temps ni d’argent, où les gens ne se sentent pas continuellement bousculés dans leurs valeurs. Bref dans un monde où on vit à la mesure de l’humain?

Trêve de plaisanteries!

Il faut se rendre à l’évidence que ces niveaux de tension accrue se transforment de plus en plus fréquemment en burnout ou en désarroi personnel et professionnel, le premier étant surtout tributaire de la définition de tâche alors que le second résulte davantage de la nature de la fonction ou la culture du milieu dans lequel on est appelé à évoluer, qu’il s’agisse de la vie professionnelle ou personnelle.

Ce qui est tout particulièrement aberrant, c’est qu’on hésite encore, tant au niveau corporatif que dans les médias, à amorcer le virage et à mettre de l’avant la promotion d’une culture de prévention du burnout afin qu’il devienne socialement acceptable non seulement d’en parler, mais aussi et surtout d’agir en amont de l’état d’épuisement, avant que le congé de maladie devienne inévitable.

Évidemment, cela impliquerait qu’on arrive à dépasser le syndrome « pas dans ma cour » qui fait en sorte que personne n’ose s’avancer, pas plus les individus concernés que les entreprises qui les emploient.

D’après les statistiques, il y a présentement des milliers de gens au bord de l’épuisement mais la majorité d’entre eux ne veulent pas prendre le risque de parler de leurs inquiétudes. Premièrement parce qu’ils ne veulent pas se l’admettre à eux-mêmes et surtout, de peur que cela soit interprété comme un signe de faiblesse, ce qui pourrait se retourner contre eux et éventuellement nuire à leur chances d’avancement.

Voilà pourquoi les entreprises, qui ont de plus en plus à perdre à tous les niveaux avec l’accroissement des cas de burnout (perte en productivité, coûts de remplacement, coûts des soins, sans parler de la perte de dynamisme de l’individu qui vit cet arrêt de travail obligatoire comme une douloureuse hypothèque à l’estime de soi), auraient tout avantage à changer leur fusil d’épaule en cessant d’appliquer ici une des stratégies de gestion très à la mode par les temps qui courent et qui veut qu’on se limite à répondre aux besoins exprimés par la clientèle.

C’est une erreur. Dans ce cas-ci, en matière de burnout, la clientèle qui aurait des besoins à exprimer aux ressources humaines, c’est le personnel de l’entreprise. Or, la majorité pense qu’il vaut mieux garder le secret. J’en parle par expérience pour avoir moi-même reçu des gens en consultation qui préféraient défrayer entièrement les honoraires professionnels plutôt de présenter la facture au bureau.

Alors, puisque l’expérience démontre que les gens sur qui l’entreprise compte pour la faire progresser hésiteront souvent trop longtemps avant de signifier leur besoin d’aide, ne vaudrait-il pas mieux songer à devenir proactif en faisant de la prévention au lieu de se limiter à leur offrir du support de manière réactive, une fois que l’épuisement les aura atterrés ?

Évidemment, cela nécessite que l’entreprise dépasse elle aussi son propre réflexe du syndrome « pas dans ma cour » pour éviter de répéter les erreurs qu’on a vues au cours des 50 dernières années. Souvenons-nous qu’au milieu des années ‘60, aucun employeur n’acceptait de s’impliquer dans un programme d’aide pour des problèmes d’alcoolisme chez son personnel (pas même chez les cadres). Même si cela entrainait parfois de sérieuses conséquences, on répondait qu’il s’agissait là de choses personnelles dont le patron ne devait pas se mêler.

Or voilà qu’aujourd’hui, non seulement tenons-nous un discours absolument contraire mais on l’a même élargi à l’ensemble des problématiques de toxicomanie, y compris le tabagisme. Et ce n’est pas tout, les entreprises ont tellement changé leurs valeurs qu’elles agissent maintenant de manière proactive, allant même jusqu’à faire de la prévention (en fournissant du support aux gens qui veulent arrêter de fumer); c’est le monde à l’envers!


Il est évident que rien de tout cela n’eut été possible sans un important changement des mentalités au profit de valeurs telles que la santé et l’importance accrue accordée à une certaine Qualité de Vie.

Or, ces transformations ne nous sont pas tombées du ciel, pas plus qu’elles ont surgies comme par magie de notre inconscient collectif ! Après de multiples débats sur la place publique et nourris par les médias, nous avons collectivement fait certains choix de société qui nous honorent.

Ensuite, on a préparé le terrain à leur implantation en incitant tous les milieux à y participer. Cela s’est traduit par la mise en place des campagnes de prévention doublées de mesures législatives que l’on connaît maintenant. C’est donc en valorisant socialement une culture de prévention et en l’appuyant d’incitatifs clairs qu’on est parvenu à induire ce changement des mentalités, ce qui a incité les entreprises à emboiter le pas. Alors, à quand la semaine anti-burnout ?

Car le défi actuel est le même ! Il suffit de faire en sorte que dans l’esprit des gens, il devienne «in » de se doter de moyens pour faire contrepoids au stress et se prémunir du burn-out sans crainte d’être considéré comme un individu faiblard.

D’ailleurs, au rythme où vont les choses, même les robots vont commencer à sentir le brûlé bientôt et il nous faudra des organes en téflon pour éviter d’en faire autant!

On mérite une plus belle qualité de vie que cela. Encore faudrait-il éviter de faire comme l’autruche!

vendredi, février 01, 2008

Si on retrouvait la mesure de l’humain

(Conférence-atelier, 2 :30 hres.)

Retrouver la mesure de l’humain, c’est revenir à ce que nous sommes vraiment, non seulement des êtres de raison mais également de passion, d’émotions et de sensations. C’est aussi et surtout renouer avec les valeurs qui nous inspirent et nous font vibrer, tant dans notre vie personnelle que professionnelle.

C’est se réapproprier toutes les ressources psychosomatiques de notre nature humaine et tirer profit de leurs richesses.

Comment y arriver ? Voilà l’objet de cette présentation.

Objectifs
  • Amener les participants à varier leurs modes de gestion de vie, tant sur le plan personnel que professionnel, afin de diminuer les facteurs de stress et les risques de burnout
  • Favoriser la Qualité de vie des gens tout en bonifiant leur productivité

Contenu
  • Les thèmes abordés durant cette présentation reprennent globalement ceux exposés dans mon volume « Les gens épanouis.. réussissent mieux ! » soit l’impact de nos valeurs sur notre équilibre et notre régime de vie, la juste place du travail, etc
  • Il se conclut sur des suggestions concrètes d’avenues pour faire contrepoids au stress et surtout mieux se prémunir du burnout en valorisant son équilibre personnel

Déroulement :
  • exposé Power Point avec teintes humoristiques à l’occasion
  • possibilité de doubler l’exposé d’une activité dynamique* qui se déroule de dyade et qui vise à permettre aux gens d’intégrer cette notion d’équilibre qui vient de leur être suggérée.
  • Durée approx : 2 :30 hres. (dont 50 à 75 min. pour l’activité seule),
    - nombre de participants : de 25 à 200, sous réserves des objectifs poursuivis


* activité possible, sous réserves des attentes du client, selon le nombre de participants et des facilités des lieux .

vendredi, mars 30, 2007

les valeurs.... 2- retrouver la mesure de l’humain

S’il existe une valeur qui englobe toutes les autres, c’est bien celle de mettre en exergue la véritable mesure de l'humain.

À partir de l’instant où on reconnaît que l’être humain est une entité psychosomatique, il va de soi qu’autant sa croissance que son rayonnement et sa qualité de vie dépendent de l’interaction de nos trois composantes que sont la raison, les émotions et les sensations.

C’est donc dire qu'on devra se méfier de toute tentation d'en étouffer l’une ou l’autre pour en privilégier de la troisième (la raison).

En posant comme valeur de base l’épanouissement et le bien-être de la personne, cela devrait nous aider à éliminer une foule d’irritants qui incitent bien des gens à vivre sur la corde raide, donc continuellement sur les nerfs.

Or retrouver le sens et la mesure de l’humain, c’est autant faire renaître notre capacité de s’émouvoir et de s’émerveiller que celle de veiller à se fixer des objectifs et d’avoir le plaisir de les atteindre sans déborder dans l’exagération et surtout sans se perdre de vue soi-même.

En réalité, retrouver la mesure de l’humain, c’est revenir aux sources et renouer avec ses racines de même qu’avec les valeurs qui nous font vibrer aussi bien dans la tête que dans le cœur et les tripes.

C’est aussi retrouver le sentiment qu’on est bien à sa place et que notre rythme de vie se déroule à une cadence qui nous respecte au lieu de se sentir continuellement à la remorque des événements et du temps qui fuit.

C’est cesser de se violenter et chercher plutôt à s’épanouir et à profiter de la vie.

C’est arrêter de se considérer comme une dent de l’engrenage comme l’a si bien dénoncé Charly Chaplin dans Modern Times.

C’est prendre le temps de voir passer les saisons, de se remettre en harmonie avec la nature comme en rêvent tous ceux qui songent à quitter la ville pour aller poursuivre leur vie à la campagne.

C’est redonner toute l’importance qu’elles méritent aux relations humaines, au contact avec les gens et surtout prendre le temps de savourer les instants d’intimité avec ceux qui nous sont chers au lieu de se plaindre que les journées sont trop courtes et de constater, quelques années plus tard, que le temps est passé sans qu’on ait véritablement vu grandir les enfants.

Au niveau sportif, ce serait accorder tellement plus de valeur et de mérite à l’effort qu’aux résultats de telle manière que la prise de stéroïdes dans le but d’établir de nouveaux records serait jugée aussi répréhensible que déshonorante.

C’est donc rester vigilant et éviter que nos ambitions nous emballent, non pas par angélisme, mais parce qu’on a d’autres choses de tout aussi attrayant à vivre.

Et pour tout cela, il faut moins s’affairer et davantage ressentir.

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extrait du volume : Les gens épanouis...réussissent mieux ! chap 10

les valeurs qui nous inspirent et nous font vibrer -1-

Les valeurs jouent un rôle primordial dans la gouverne de notre vie puisqu’elles influencent la majorité de nos décisions; d’où la nécessité de bien les alimenter.

La chose est d’autant plus importante et délicate qu’elles sont issues d’un mélange de raison, d’émotions et de sensations, ce qui leur confère une forte charge affective.

Voilà pourquoi il vaut mieux prendre le temps de se remettre à jour en faisant le point sur les choses qui nous tiennent à cœur.

Il faut voir qu’est-ce qui nous allume, qu’est-ce qui vient nous chercher dans nos tripes ! Est-ce que les nouvelles idées à la mode nous conviennent vraiment ou si nous nous sommes laissé emporter par le courant ?

Il ne faut surtout pas hésiter à se demander si on est confortable avec telle ou telle nouvelle valeur ou si au contraire, on s’en trouve plus tendu, plus stressé. Mais il n’y a pas que cela à considérer.

Il faut aussi identifier le plus clairement possible ce qui nous calme, ce qui nous apaise. En un mot, il faut être bien au fait de ce qui nous rend la vie agréable. Vous trouvez que cette dernière remarque est superflue, erreur ! Si vous croyez que cela va de soi, détrompez-vous car ce n’est pas si évident que cela.

Il faut se rendre à l’évidence que les gens se connaissent mal et qu’ils ont de la difficulté à répondre spontanément à ce genre de question.

Alors, qu’elles sont les valeurs qui vous inspirent et vous font vibrer ? C’est à vous de le découvrir !

Pour ceux qui ne sauraient trop par où commencer ni par quel angle aborder la question, il pourrait être utile d’avoir recours à la formule classique du JE, ICI, MAINTENANT, vulgarisée ad nauseam dans pratiquement tous les bouquins traitant des approches de psychologie comportementale.

En nous obligeant à focaliser sur nos valeurs actuelles, à l’exclusion de toutes considérations secondaires, cette méthode a le mérite de nous offrir un certain cadre de références, faute de quoi ce genre démarche peut rapidement devenir peine perdue.

Mais de toute manière, si la chose vous paraît trop ardue parce que vous passez votre temps à vous éparpiller dans toutes sortes de considérations, trouvez-vous de l’aide, consultez quelqu’un, un coach par exemple.

Personne n’a dit que vous étiez obligé de faire tout ce travail tout seul ! À moins que vous ne soyez du genre à vous prendre pour le surhomme !

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extraits du volume : Les gens épanouis...réussissent mieux ! , chap 10

mercredi, février 08, 2006

POUR UNE CULTURE DE PRÉVENTION DU BURNOUT

Alors que se termine le Forum International sur la Santé en Milieu de Travail tenu à la mi-juin dans le cadre de la 11e conférence de Montréal, on ne peut qu’espérer que certaines présentations auront mis en lumière l’urgence de valoriser socialement une politique de prévention du burnout afin mettre un terme aux trop nombreuses tergiversations en la matière.

D’entrée de jeu, on conviendra que le stress est de plus en plus présent dans nos vies et qu’il débouche trop souvent sur des problèmes graves comme le burn-out et/ou le désarroi personnel et professionnel, le premier étant directement lié à la définition de tâche (surcharge de travail) alors que le second est plus conjoncturel et résulte davantage de tensions découlant soit de la culture corporative ou de l’ambiance du milieu, fusse-t-il professionnel ou autre.

Mais dans un cas comme dans l’autre, les personnes affligées s’en trouvent sérieusement affectées, avec tous les inconvénients qui s’en suivent. Il y a en premier lieu l’individu qui est ébranlé et s’en trouve sérieusement hypothéqué, tant au niveau de l’estime de soi que de sa forme physique.

Forcé de prendre du repos, il mettra souvent plusieurs mois à s’en remettre ( une vitalité qui aurait pu être utilisée à meilleur profit si on avait su prévenir et ainsi éviter qu’il n’en arrive à ce point). Le second inconvénient, non négligeable celui-là non plus, concerne les pertes encourues par l’employeur.

Absentéisme au travail et ses coûts

Les impacts négatifs du stress et du burnout représentent des enjeux majeurs pour les entreprises car ils sont lourds de conséquences, ne serait-ce qu’au niveau des coûts de l’absentéisme qui en résulte.

Une étude menée par le groupe conseil AON révèle que leurs coûts directs sont de 6% de la masse salariale alors que les coûts indirects occasionnés par la perte de productivité, l’embauche et la supervision du personnel de remplacement, les heures supplémentaires et autres incommodités font gonfler la facture à près de 20 % de la masse salariale de l’entreprise. Et tout cela sans compter les impairs possibles au niveau de la communication avec la clientèle.

Pour se faire une idée de l’étendue du problème, notons que le temps de travail moyen perdu à cause du stress chez nos voisins du sud a augmenté de 36% depuis 1995. Sur 550 millions de journées de travail perdues chaque année chez eux, 54% proviendraient des impacts du stress.

Quant à nous, alors que 39% des Canadiens considéraient en 1997 leur milieu de travail comme étant une source majeure de stress, la proportion de ceux qui disaient la même chose était passée à 50% en 2001. Et alors qu’en 1985, les demandes d’invalidité avec diagnostic d’anxiété représentaient 11% de toutes les demandes, elles s’élevaient déjà 29% en 1998. Qui oseraient prétendre que les choses se sont amélioré ces dernières années ?

Globalement, les coûts sociaux attribuables aux problèmes qu’on regroupe présentement sous le vocable de « santé mentale au travail » seraient de plus de $20 milliards/an au Canada alors qu’on les évalue à près de $4 milliards/an pour le Québec à lui seul.

Cela vaudrait donc la peine d’y voir ! Et pourtant, les entreprises hésitent à faire de la prévention. Pourquoi ? La réponse est relativement simple. L’expérience démontre que dès qu’on parle d’urgence de faire de la prévention en matière de burnout, on rencontre énormément de résistances et ce, tant de la part des individus que des entreprises.

Le syndrome « pas dans ma cour »

Même si tout le monde reconnaît les méfaits du burnout, la majorité des gens disent ne pas se sentir personnellement à risques. En fait, on admet que le problème existe, mais.. pour les autres et non pas pour soi. D’ailleurs, 95% des gens qui ont fait un burnout affirment après coup qu’ils n’avaient jamais cru que cela puisse leur arriver à eux.

Comment expliquer ce genre de réaction ?

D’une part, bon nombre de performants se disent qu’à partir du moment où ils acceptent d’examiner leur rythme de vie, ils devront se rendre à l’évidence et considérer les impacts possibles de leur niveau de stress sur leur système nerveux et l’ensemble de leur organisme. Pour plusieurs, ils savent fort bien que cela viendrait confirmer ce que leur médecin leur répète depuis déjà longtemps mais... on se doute bien de la suite de ce genre de monologue !

D’autre part, bien des gens hésitent à adopter des mesures préventives de peur que cela soit interprété par leur entourage comme un aveu de faiblesse, ce qui pourrait nuire à leur cheminement de carrière. Bien que ce raisonnement puisse paraître quelque peu alarmiste, on doit convenir qu’il reflète une certaine réalité corporative car dans bien des milieux, ceux qui parlent toujours en termes de 110% sont très valorisés.

D’ailleurs les entreprises ne sont pas très chaudes à l’idée d’implanter des programmes de prévention de burnout elles non plus, ne serait-ce que parce qu’elles tiennent à inspirer confiance à l’externe en projetant l’image d’une équipe forte et dynamique. À l’interne, dans bien des cas, on croit préférable d’éviter de réveiller le chat qui dort, d’où les réserves à admettre de tels besoins.

D’autant plus qu’avec leurs PAE (programme d’aide aux employés) conçus pour soutenir et aider les gens qui vivent des difficultés comme un burnout, plusieurs sociétés considèrent bien s’acquitter de leurs devoirs en ce sens qu’elles ne laissent pas leurs soldats blessés au devoir gémir sur le champs de bataille ; on tient à préciser qu’on s’occupe d’eux en leur fournissant les soins appropriés.

Malheureusement, quand quelqu’un en est rendu à ce point, c’est qu’il est trop tard, le mal est fait ; il aurait fallu intervenir avant, par de la prévention. De toute évidence, la culture corporative n’a pas encore intégré le principe qu’il « vaut mieux prévenir que guérir» en matière de burnout.

On doit toutefois convenir à sa décharge que les valeurs véhiculées dans nos sociétés modernes sont loin de les inciter à agir en ce sens.

Éléments de la problématique

Tout d’abord, il y a présentement un modèle de gestion très à la mode qui veut qu’on s’emploie à offrir les services qui répondent aux besoins exprimés par la clientèle. Or, puisqu’on sait que les gens font tout en leur possible pour éviter ou à tout le moins repousser au maximum toute demande de consultation face à leur crainte de faire un burnout, il est évident qu’on ne pourra jamais juger de la nécessité d’implanter un tel programme de prévention à partir de ce critère d’évaluation.

Non seulement les gens cherchent-ils à garder le secret face à leur problème mais plusieurs voudront aussi camoufler leurs démarches pour s’en sortir (j’ai déjà reçu en consultation des gens qui préféraient assumer seuls leur traitement plutôt que de présenter des reçus d’honoraires bien qu’ils avaient droit à un remboursement par leur plan d’assurance au bureau, par crainte que cela se sache).

Autre volet de la problématique, le statut précaire du burnout comme entité clinique. D’une part, il n’est pas reconnu comme une « maladie assurable » mais on y réfère présentement comme une problématique de Santé Mentale (avec les dépressions, etc.), ce qui n’est rien pour inciter les gens à s’y identifier.
Et comme d ’autre part ses paramètres sont mal circonscrits, il est compréhensible que les entreprises usent de réserve face à ce qui pourrait s’avérer une boite de Pandore. Bref, une certaine prudence s’impose, mais pas au point d’en nier l’importance ni de minimiser le sérieux de la situation.

des résistances surmontables

Comme on le constate, il y a plusieurs niveaux de résistance ici et là, ce qui n’est rien de nouveau. Est-il besoin de rappeler que dans les années ’50, aucun employeur aurait accepté d’investir dans un programme d’aide pour des problèmes d’alcoolisme chez son personnel (même pas chez les cadres). On alléguait qu’il s’agissait là de problèmes personnels dans lesquels l’employeur ne devait pas s’immiscer.

Or aujourd’hui, non seulement tenons-nous un discours absolument contraire mais on l’a même élargi à l’ensemble des problèmes de toxicomanie, y compris le tabagisme. Qui plus est, chose impensable il n’y a pas si longtemps, non seulement les entreprises fournissent-elles un support aux gens qui veulent arrêter de fumer mais on ne se gêne pas pour inciter les gens à délaisser la cigarette.

pour une culture préventive du burnout

Comment se fait-il que ce genre d’interventionnisme jadis abhorré ne nous répugne plus ? Et surtout, comment en est-on venu à ce que le milieu corporatif s’y implique d’une manière aussi dynamique ?

Il est évident que rien de tout cela n’eut été possible sans un important changement des mentalités au profit de valeurs telles que la santé et l’importance de notre qualité de vie.

Or, ces transformations ne nous sont pas tombées du ciel pas plus qu’elles ont surgies comme par magie de notre inconscient collectif ! Après de multiples débats sur la place publique, il faut voir qu’on a collectivement fait certains choix de société qui nous honorent et on a ensuite préparé le terrain à leur implantation.

Notons toutefois que rien de tout cela n’eut été possible sans l’affirmation expresse d’une volonté politique, non seulement de mettre de l’avant de telles valeurs, mais surtout d’en favoriser la concrétisation en incitant tous les milieux à y participer. C’est ce qui s’est traduit par la mise en place des campagnes de prévention que l’on connaît maintenant.

C’est donc en valorisant socialement la prévention qu’on est parvenu à induire ce changement des mentalités de la même façon qu’on y était parvenu à propos d’autres problématiques. Le défi actuel est le même ! Il faut faire en sorte que dans l’esprit des gens, il devienne «in » de se doter de moyens pour faire contrepoids au stress et se prémunir du burn-out sans craindre d’être perçu comme un individu moins performant.

À partir du moment où on aura consensus là-dessus, il y a fort à parier que les entreprises se sentiront pressées d’emboîter le pas dans un tel processus tout comme elles l’ont fait à d’autres égards.

Cela devrait les amener à peaufiner leurs stratégies de prévention du burnout, démontrant par le fait même combien ils considèrent que le capital humain est la richesse première de leur entreprise.

Comment va votre suspension ?

Comment prévenir le burnout et faire contrepoids au stress? (2)*

Dans ce deuxième texte de la série sur le burnout, analysons comment des gens pleins de détermination ont souvent le don de se mettre en situation de faire un burnout.

Pour illustrer cela, j’aurai recours à la même image que j’utilisais dans mon travail clinique auprès de gens venus consulter pour différents types de problèmes reliés plus souvent qu’autrement à l’anxiété de performance.

Comme plusieurs d’entre eux étaient dans le milieu des affaires, j’en suis arrivé à leur trouver un bon nombre de points communs que je résumerai de la façon suivante.

Le modèle Formule I

Les performants se comportent souvent comme des Formule I, vous savez ces bolides évoluant sur le circuit du monde des affaires, là où la compétition est omniprésente. Ce sont des gens d’action (ils ont un gros moteur), dotés d’une ferme volonté de réussir (leur transmission) et qui visent à être toujours meilleurs, les plus performants.

L’embêtant, comme je l’ai souvent constaté en consultation, c’est que la majorité d’entre eux sont portés à sous-estimer les autres volets de leur dynamique personnelle qui pourraient en quelque sorte jouer le rôle de (suspension), pour leur procurer plus de souplesse.

Cela pourrait certainement contribuer à réduire leurs niveaux de tension. On pourrait pousser encore plus loin l’analogie avec les voitures de course en pensant que le fait d’améliorer leur flexibilité (aérodynamisme) devrait permettre de réduire leurs résistances à l’environnement.

Malheureusement, bien des gens du monde des affaires, et plus particulièrement les adeptes de la culture de motivation, n’ont pas évolué comme les responsables du circuit de la Formule I l’ont fait.

Plusieurs en sont restés aux mêmes sermons qu’ils prêchaient dans les années ’60 et ’70, soit des slogans comme : « vas-y, t’es capable ! lâches pas ! si tu veux, tu peux ! » et toutes les autres formules du genre. En un mot, ils ont continué à tout miser sur le moteur des gens.

Or tout le monde sait bien que, quelle que soit la force du moteur et la puissance de la transmission, si on doit négocier certaines courbes de la vie avec une suspension qui est mal ajustée, on risque de se retrouver rapidement dans le décor (burnout). En d’autres termes, il n’y a pas que le moteur et la transmission sur lesquels on doit se concentrer.

La recette ne serait-elle pas plutôt d’identifier, de développer et de miser sur ses autres forces, ses autres traits de personnalité comme on l’a mentionné (autres pièces de son bolide), pour se retrouver avec une dynamique mieux équilibrée et surtout moins sensible aux changements comme aux imprévus ?

C’est l’évidence même. C’est d’ailleurs justement en intervenant dans ce sens que j’ai élaboré la majorité de mes interventions cliniques.

notre mécanique psychosomatique

Ce qui revient à dire qu’on a avantage à commencer par identifier nos traits de caractère et les éléments de notre personnalité qui constituent les principaux éléments de notre dynamique personnelle (notre bolide).

Ainsi par exemple, à partir du moment où quelqu’un se rend compte qu’il mise beaucoup sur sa transmission pour performer, il aura avantage à intégrer le fait que cette volonté a des limites au-delà desquelles sa fougue risque de s’avérer contreproductive (dangers de brûler le moteur).

Car chez l’humain, il y a bien des secteurs d’activité où l’expérience nous démontre que parfois : « plus tu veux, moins tu peux ! ». Et c’est là qu’il vaut mieux avoir une bonne suspension pour s’ajuster aux changements et surtout être capable d’attaquer les courbes autrement.

D’où l’importance de cultiver les autres composantes de sa personnalité qui deviendront vite des atoûts pourvu qu’on développe ses habilités à les utiliser à notre profit.

L’être humain équilibré est donc une combinaison de trois dimensions, soit la raison, les émotions et les sensations. Et c’est précisément l’interaction harmonieuse des ces trois composantes qui nous permet d’être équilibré.

Les nombreux déséquilibres qui sont à l’origine de la majorité de nos problèmes proviennent d’ailleurs du fait qu’on s’efforce de subordonner ces deux dernières aux impératifs de la première par son corollaire qui est la volonté; et c’est précisément comme cela qu’on se retrouve en déséquilibre parce qu’on bloque leur synergie. Bref, inutile de chercher ailleurs d’où proviennent nos problèmes psychosomatiques.

il n’y a pas que le moteur qui compte

Vous en doutez ? En voici la preuve. Qui oserait nier qu’il existe une interaction directe entre les idées qui nous traversent l’esprit, les émotions qu’elles nous procurent et les sensations qui en résultent ?

Ainsi par exemple, s’il est vrai que la décision de relever un défi peut procurer de belles excitations parfumées à l’adrénaline, personne osera nier que cela puisse en même temps avoir un impact sur notre système digestif et même affecter notre sommeil pendant un jour ou deux. La chose est à la fois fort probable et tout à fait compréhensible.

Or, il y a des individus qui feront tout pour l’ignorer et ne pas en tenir compte (d’où leur stress non désamorcé) alors que d’autres en reconnaitront la l’existence et feront en sorte de composer avec cette réalité passagère par exemple, en prenant un repas plus léger tout simplement.

Alors que les premiers tiennent à tout contrôler en niant ces sensations somme toute normales de peur qu’une attitude de souplesse soit perçue comme une preuve de faiblesse, il est clair que le système nerveux et par conséquent l’équilibre psychosomatique et la qualité de vie des seconds seront moins affectés.

qu’est-ce qui nous fait vibrer ?

En fait, plus qu’une simple question de comportement, c’est d’abord et surtout une affaire de valeurs. Qu’est-ce qui nous fait vibrer, qu’est-ce qui nous inspire ou encore nous apaise ?

Quelle place accorde-t-on au travail dans notre vie, et pourquoi ?

Dans quelle mesure est-ce que je me sens à l’aise et bien outillé pour prendre soin de mes tensions, pour faire contrepoids au stress et pour me prémunir contre le burnout ?

Viennent ensuite des questions d’attitude. Comment compose-t-on avec tous les changements qui se produisent autour de nous ? Où en sommes-nous par rapport à notre élans d’enthousiasme, à cette capacité de s’émerveiller et plus encore de s’identifier à son œuvre; voilà de belles alternatives de motivation !

la motivation, c’est comme des vitamines

Autant de façons de nous inspirer et de nous stimuler sans qu’il faille toujours recourir à l’adrénaline. Non pas que la chose soit mauvaise en soi mais la motivation, c’est comme les vitamines; il faut savoir alterner la source et surtout en modifier la dose.

Sans quoi, on s’y habitue et en peu de temps, cela a de moins en moins d’effet. Tous les gens qui ont assez souvent entendu des discours de motivation vous le diront : ça sent le réchauffé.

importance de faire un temps d’arrêt

D’où l’importance pour chacun de nous de faire un temps d’arrêt afin d’évaluer notre capacité à tirer profit des diverses ressources de notre dynamique personnelle à part cette sempiternelle histoire de volonté.

Il est fort possible que dans un premier temps, on ait du mal à les identifier, faute d’habitude. Que voulez-vous, on ne nous a pas entrainé à cela ! Mais il est aussi fort probable qu’on ressente des hésitations à les utiliser, habituellement parce qu’on les connaît mal et surtout, parce qu’on ne nous a jamais montré comment en tirer profit.

Or, heureusement que ce sont là des habilités qui se développent. À quoi cela sert d’avoir un coffre plein d’outils si on n’est pas à l’aise pour s’en servir ? D’autant plus que les modes d’emploi ne sont pas si compliqués que cela à maîtriser !

C’est d’ailleurs précisément l’objectif des sessions de formation que je recommencerai à offrir à compter de janvier 2006.

Pour plus d’informations sur ces sessions, sur les thèmes abordés, leurs formats et autres questions de logistiques, je vous invite à consulter mon site Web dont vous trouverez l’addresse plus bas.


(*ce texte est le second d’une série de 7 ou 8 articles qui ont pour objectif de présenter des suggestions concrètes pour nous aider à prévenir le burnout, quel que soit notre rôle ou notre fonction dans la vie car on sait bien que l’épuisement de nos forces personnelles n’affecte pas que les gens dans le milieu du travail.
Veuillez noter que l’essentiel des propos tenus dans tous ces textes à venir sont tirés de mon volume : Les gens épanouis… réussissent mieux ! , disponible soit en librairie ou directement par la poste à partir de mon site web).