mercredi, février 08, 2006

Comment va votre suspension ?

Comment prévenir le burnout et faire contrepoids au stress? (2)*

Dans ce deuxième texte de la série sur le burnout, analysons comment des gens pleins de détermination ont souvent le don de se mettre en situation de faire un burnout.

Pour illustrer cela, j’aurai recours à la même image que j’utilisais dans mon travail clinique auprès de gens venus consulter pour différents types de problèmes reliés plus souvent qu’autrement à l’anxiété de performance.

Comme plusieurs d’entre eux étaient dans le milieu des affaires, j’en suis arrivé à leur trouver un bon nombre de points communs que je résumerai de la façon suivante.

Le modèle Formule I

Les performants se comportent souvent comme des Formule I, vous savez ces bolides évoluant sur le circuit du monde des affaires, là où la compétition est omniprésente. Ce sont des gens d’action (ils ont un gros moteur), dotés d’une ferme volonté de réussir (leur transmission) et qui visent à être toujours meilleurs, les plus performants.

L’embêtant, comme je l’ai souvent constaté en consultation, c’est que la majorité d’entre eux sont portés à sous-estimer les autres volets de leur dynamique personnelle qui pourraient en quelque sorte jouer le rôle de (suspension), pour leur procurer plus de souplesse.

Cela pourrait certainement contribuer à réduire leurs niveaux de tension. On pourrait pousser encore plus loin l’analogie avec les voitures de course en pensant que le fait d’améliorer leur flexibilité (aérodynamisme) devrait permettre de réduire leurs résistances à l’environnement.

Malheureusement, bien des gens du monde des affaires, et plus particulièrement les adeptes de la culture de motivation, n’ont pas évolué comme les responsables du circuit de la Formule I l’ont fait.

Plusieurs en sont restés aux mêmes sermons qu’ils prêchaient dans les années ’60 et ’70, soit des slogans comme : « vas-y, t’es capable ! lâches pas ! si tu veux, tu peux ! » et toutes les autres formules du genre. En un mot, ils ont continué à tout miser sur le moteur des gens.

Or tout le monde sait bien que, quelle que soit la force du moteur et la puissance de la transmission, si on doit négocier certaines courbes de la vie avec une suspension qui est mal ajustée, on risque de se retrouver rapidement dans le décor (burnout). En d’autres termes, il n’y a pas que le moteur et la transmission sur lesquels on doit se concentrer.

La recette ne serait-elle pas plutôt d’identifier, de développer et de miser sur ses autres forces, ses autres traits de personnalité comme on l’a mentionné (autres pièces de son bolide), pour se retrouver avec une dynamique mieux équilibrée et surtout moins sensible aux changements comme aux imprévus ?

C’est l’évidence même. C’est d’ailleurs justement en intervenant dans ce sens que j’ai élaboré la majorité de mes interventions cliniques.

notre mécanique psychosomatique

Ce qui revient à dire qu’on a avantage à commencer par identifier nos traits de caractère et les éléments de notre personnalité qui constituent les principaux éléments de notre dynamique personnelle (notre bolide).

Ainsi par exemple, à partir du moment où quelqu’un se rend compte qu’il mise beaucoup sur sa transmission pour performer, il aura avantage à intégrer le fait que cette volonté a des limites au-delà desquelles sa fougue risque de s’avérer contreproductive (dangers de brûler le moteur).

Car chez l’humain, il y a bien des secteurs d’activité où l’expérience nous démontre que parfois : « plus tu veux, moins tu peux ! ». Et c’est là qu’il vaut mieux avoir une bonne suspension pour s’ajuster aux changements et surtout être capable d’attaquer les courbes autrement.

D’où l’importance de cultiver les autres composantes de sa personnalité qui deviendront vite des atoûts pourvu qu’on développe ses habilités à les utiliser à notre profit.

L’être humain équilibré est donc une combinaison de trois dimensions, soit la raison, les émotions et les sensations. Et c’est précisément l’interaction harmonieuse des ces trois composantes qui nous permet d’être équilibré.

Les nombreux déséquilibres qui sont à l’origine de la majorité de nos problèmes proviennent d’ailleurs du fait qu’on s’efforce de subordonner ces deux dernières aux impératifs de la première par son corollaire qui est la volonté; et c’est précisément comme cela qu’on se retrouve en déséquilibre parce qu’on bloque leur synergie. Bref, inutile de chercher ailleurs d’où proviennent nos problèmes psychosomatiques.

il n’y a pas que le moteur qui compte

Vous en doutez ? En voici la preuve. Qui oserait nier qu’il existe une interaction directe entre les idées qui nous traversent l’esprit, les émotions qu’elles nous procurent et les sensations qui en résultent ?

Ainsi par exemple, s’il est vrai que la décision de relever un défi peut procurer de belles excitations parfumées à l’adrénaline, personne osera nier que cela puisse en même temps avoir un impact sur notre système digestif et même affecter notre sommeil pendant un jour ou deux. La chose est à la fois fort probable et tout à fait compréhensible.

Or, il y a des individus qui feront tout pour l’ignorer et ne pas en tenir compte (d’où leur stress non désamorcé) alors que d’autres en reconnaitront la l’existence et feront en sorte de composer avec cette réalité passagère par exemple, en prenant un repas plus léger tout simplement.

Alors que les premiers tiennent à tout contrôler en niant ces sensations somme toute normales de peur qu’une attitude de souplesse soit perçue comme une preuve de faiblesse, il est clair que le système nerveux et par conséquent l’équilibre psychosomatique et la qualité de vie des seconds seront moins affectés.

qu’est-ce qui nous fait vibrer ?

En fait, plus qu’une simple question de comportement, c’est d’abord et surtout une affaire de valeurs. Qu’est-ce qui nous fait vibrer, qu’est-ce qui nous inspire ou encore nous apaise ?

Quelle place accorde-t-on au travail dans notre vie, et pourquoi ?

Dans quelle mesure est-ce que je me sens à l’aise et bien outillé pour prendre soin de mes tensions, pour faire contrepoids au stress et pour me prémunir contre le burnout ?

Viennent ensuite des questions d’attitude. Comment compose-t-on avec tous les changements qui se produisent autour de nous ? Où en sommes-nous par rapport à notre élans d’enthousiasme, à cette capacité de s’émerveiller et plus encore de s’identifier à son œuvre; voilà de belles alternatives de motivation !

la motivation, c’est comme des vitamines

Autant de façons de nous inspirer et de nous stimuler sans qu’il faille toujours recourir à l’adrénaline. Non pas que la chose soit mauvaise en soi mais la motivation, c’est comme les vitamines; il faut savoir alterner la source et surtout en modifier la dose.

Sans quoi, on s’y habitue et en peu de temps, cela a de moins en moins d’effet. Tous les gens qui ont assez souvent entendu des discours de motivation vous le diront : ça sent le réchauffé.

importance de faire un temps d’arrêt

D’où l’importance pour chacun de nous de faire un temps d’arrêt afin d’évaluer notre capacité à tirer profit des diverses ressources de notre dynamique personnelle à part cette sempiternelle histoire de volonté.

Il est fort possible que dans un premier temps, on ait du mal à les identifier, faute d’habitude. Que voulez-vous, on ne nous a pas entrainé à cela ! Mais il est aussi fort probable qu’on ressente des hésitations à les utiliser, habituellement parce qu’on les connaît mal et surtout, parce qu’on ne nous a jamais montré comment en tirer profit.

Or, heureusement que ce sont là des habilités qui se développent. À quoi cela sert d’avoir un coffre plein d’outils si on n’est pas à l’aise pour s’en servir ? D’autant plus que les modes d’emploi ne sont pas si compliqués que cela à maîtriser !

C’est d’ailleurs précisément l’objectif des sessions de formation que je recommencerai à offrir à compter de janvier 2006.

Pour plus d’informations sur ces sessions, sur les thèmes abordés, leurs formats et autres questions de logistiques, je vous invite à consulter mon site Web dont vous trouverez l’addresse plus bas.


(*ce texte est le second d’une série de 7 ou 8 articles qui ont pour objectif de présenter des suggestions concrètes pour nous aider à prévenir le burnout, quel que soit notre rôle ou notre fonction dans la vie car on sait bien que l’épuisement de nos forces personnelles n’affecte pas que les gens dans le milieu du travail.
Veuillez noter que l’essentiel des propos tenus dans tous ces textes à venir sont tirés de mon volume : Les gens épanouis… réussissent mieux ! , disponible soit en librairie ou directement par la poste à partir de mon site web).

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